Dans chaque battement de tambour, chaque mot écrit, chaque réflexion intime, je sens comme une quête. Une quête qui me pousse à chercher au-delà des apparences, au-delà des attentes, au-delà de cette illusion de possession qui nous colle parfois à la peau. C’est étrange, non, cette manière qu’on a d’aimer, de vouloir garder, retenir, figer ce qui nous touche. Comme si l’amour devait être rangé, classé, mis dans un cadre où il ne pourrait plus bouger. Mais pour moi, il y a autre chose. Une autre manière d’être en relation, d’être en amour, d’être en création.
Quand je crée un tambour, ce n’est pas simplement un objet que je façonne. C’est une rencontre, une sorte de dialogue silencieux qui prend forme entre la matière et ce que je veux exprimer. Je n’impose rien à cette création. Au contraire, je lui laisse de la place, je la laisse me surprendre, m’emmener là où je n’aurais pas pensé aller. J’aime me dire que, dans ces moments-là, je suis juste un guide, un témoin de ce qui se passe. C’est un peu comme si chaque tambour avait une âme, une essence propre, qui n’attendait qu’à se révéler.
Dans mes écrits aussi, c’est pareil. Je pourrais écrire pour convaincre, pour prouver quelque chose, mais ce n’est pas ce que je cherche. Ce que je veux, c’est partager une part de moi, une réflexion qui m’habite sans chercher à la figer. Parce que je crois que les mots, comme les sentiments, sont vivants. Ils évoluent, ils prennent de nouvelles formes, ils grandissent, parfois même, ils s’éloignent pour mieux revenir. Et il n’y a rien de plus beau que de les laisser être, sans vouloir les posséder, les retenir, les imposer.
Mais c’est un chemin, cette manière de voir les choses. Un chemin qui m’a appris que posséder, c’est souvent perdre. En amour, par exemple. Combien de fois cherchons-nous à posséder l’autre, à en faire un prolongement de nous-mêmes ? On confond l’attachement avec la connexion, et c’est là que tout se brouille. L’amour devient alors une sorte de lien étouffant, une chaîne invisible qui finit par nous vider, au lieu de nous élever.
Ce que je cherche, c’est l’amour comme une présence, une écoute, un espace où chacun peut être pleinement soi, sans besoin de contrôle. Une connexion libre, mais profonde. Parce que le vrai amour, celui qui nous nourrit vraiment, n’a pas besoin de posséder pour exister. Il a juste besoin de vivre, d’être là, sans condition.
Alors oui, dans mes créations, dans mes mots, dans mes pensées, c’est cette essence-là que je cherche. Une manière d’être, de donner, de recevoir, sans prendre ni retenir. Juste un moment de partage, intense et vrai, où l’on peut être soi-même, et laisser l’autre être ce qu’il est.
Au final, que ce soit dans la fabrication d’un tambour, dans l’écriture d’un texte ou dans la profondeur d’une rencontre, c’est peut-être ça le secret : aimer sans posséder, créer sans contrôler, exprimer sans vouloir imposer. Une liberté intérieure qui nous relie, non par la force de l’attachement, mais par la sincérité d’une connexion véritable.
コメント