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Ni confiance, ni méfiance : une autre posture

On parle beaucoup de la confiance.

C’est un mot qu’on met partout : avoir confiance en soi, faire confiance aux autres, accorder sa confiance, perdre confiance.

Comme si la confiance était une chose qu’on pouvait donner, reprendre, gagner, trahir.


Mais en réalité, je ne vis pas les choses comme ça.


Je ne fais ni confiance, ni méfiance.

Et ça surprend souvent. Parce qu’on pense qu’il faut forcément choisir un camp : croire en l’autre ou s’en protéger.

Moi, je n’ai pas envie d’être enfermé dans ces deux extrêmes.


Pour moi, la confiance n’est pas un objet que je peux offrir comme un cadeau ni un compte en banque où je dépose un capital en attendant de voir si l’autre va bien l’utiliser.

Ce n’est pas une monnaie d’échange entre humains.


Je ne me dis pas : “Cette personne est digne de confiance” ou “Je ne peux pas compter sur elle”.

Je laisse simplement la personne être.

C’est à elle de montrer, à travers ses actes, sa manière d’être, si elle est alignée avec ce qu’elle dit ou non.


En fait, ça ne m’appartient pas.

Je ne peux pas décider à sa place.

Si elle choisit de tenir une promesse, ou au contraire de ne pas le faire, ce n’est pas une question de “m’avoir trahi” ou “m’avoir respecté”. C’est juste une manifestation de qui elle est, de ce qu’elle vit à ce moment-là, de ce qu’elle peut ou pas.


Et moi, je m’ajuste.


Ce n’est pas de l’indifférence, ni de la froideur.

C’est simplement une manière de rester centré. Je ne donne pas à l’autre le pouvoir de me prouver quoi que ce soit. J’observe. Je reçois ce qui vient. Et je choisis ensuite comment me positionner, en fonction de ce que je vois.


C’est une forme de liberté.

Parce que dès que tu dis “je te fais confiance”, tu crées une attente. Tu espères que l’autre va être à la hauteur de l’image que tu as projetée sur lui. Et si ce n’est pas le cas, la déception surgit, parfois la colère, parfois la blessure.

Mais au fond, est-ce l’autre qui t’a trahi, ou est-ce toi qui as construit une attente sur ses épaules ?


À l’inverse, quand tu pars de la méfiance, tu enfermes l’autre dans un cadre qui le réduit. Tu le regardes à travers le filtre du doute, tu te protèges avant même qu’il agisse. Et là aussi, tu limites la relation.


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Alors moi, je ne joue pas à ce jeu-là.

Je préfère rester dans cet entre-deux : ni confiance, ni méfiance.

Un espace neutre où l’autre peut se montrer tel qu’il est.


Ça ne veut pas dire que je subis tout.


Au contraire, ça veut dire que je garde mon discernement. Je regarde les actes, pas les intentions supposées. Je ne prête pas à l’autre des qualités ou des défauts qu’il


n’a pas encore montrés. Je ne lui colle pas une étiquette en avance.


C’est une posture de présence.

Je suis là, j’accueille ce qui se passe, et je laisse chaque personne révéler par elle-même ce qu’elle est capable de porter ou non.


Et au fond, ça change tout.

Parce que je n’attends rien, je ne perds rien.

Parce que je ne donne rien, je n’ai rien à reprendre.

Parce que je ne projette rien, je ne suis pas déçu.


Juste un espace simple, clair :

– Toi, tu agis comme tu veux, selon tes besoins, tes forces, tes choix.

– Moi, je vois ce que tu fais, et j’ajuste ma place en fonction.


Ni confiance, ni méfiance.

Juste la liberté d’être soi, en face de l’autre.

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