Depuis toujours, je me suis senti attiré par ce qui se cache sous la surface, par l'invisible qui lie les êtres et les expériences, tel un réseau subtil de fils entrelacés. En tant que thérapeute et créateur, j'ai découvert au fil du temps que mon rôle allait bien au-delà des soins ou de l'accompagnement classique. Je suis un architecte, un alchimiste, un tisseur de trame, œuvrant sur la trame énergétique des gens pour façonner, harmoniser, et révéler une architecture intérieure unique.
La trame, c’est cette toile invisible, ce canevas énergétique fait de nos émotions, de nos souvenirs, de nos traumas et de nos rêves. Elle est là, au plus profond de chacun, faite de fibres invisibles qui vibrent et se tendent au gré des expériences de vie. Certaines de ces fibres sont en harmonie, d’autres se tordent, se nouent, bloquant parfois le flux de l’énergie. Mon travail, c’est de percevoir cette trame, de la sentir dans mes mains, dans mon esprit, et de redonner à chaque fil son espace, sa place, pour que l’être puisse rayonner pleinement.
Il existe une lignée d'anciens tisseurs de trame, ceux qu'on appelle sorcières, guérisseurs, ou chamans, qui, bien avant nous, savaient déjà écouter et lire cette trame. Dans les campagnes françaises, en Bretagne, en Auvergne, ou dans le Pays Basque, les "tisseuses de lune" ou "fileuses de destin" réalisaient ce travail de l’ombre, avec pour seul outil un fil, une aiguille, des gestes empreints de symbolisme et de rituels ancestraux. Elles n’étaient pas là pour changer ou imposer, mais pour écouter, percevoir les nœuds et restaurer l'harmonie dans la toile énergétique d’une personne.
Je me sens proche de ces anciens guérisseurs, non pas pour copier leurs gestes, mais pour m'inspirer de cette sagesse intuitive. En tissant la trame d'une personne, je cherche non pas à transformer, mais à aider l'être à renouer avec sa propre essence, à retrouver l'alignement qui lui est propre. Chaque personne que je rencontre porte en elle une architecture énergétique unique, et mon rôle est de l'aider à en dénouer les tensions, à ajuster les fils, pour qu'elle puisse mieux se comprendre, mieux vibrer, mieux s'épanouir.
Être un tisseur de trame, c’est aussi une façon d’être dans la vie. C’est comprendre que chaque interaction, chaque geste, chaque pensée laisse une empreinte dans le tissu de notre existence. Ce que je tisse chez les autres, je l’apprends et le découvre aussi en moi. Car cette architecture énergétique n’est pas figée ; elle évolue, elle se transforme, elle grandit au fil de nos expériences, et nous laisse des traces, des indices, pour les versions de nous-mêmes qui viendront après.
En fin de compte, ce travail de tisseur de trame est un art invisible, un art de l’écoute, du respect, et de la patience. C’est entrer en contact avec la profondeur de l’être humain, avec ses ombres, sa lumière, et lui redonner la possibilité d’être pleinement. C’est une architecture subtile, où chaque fil se relie aux autres pour former un tout, un équilibre fragile et puissant, une symphonie unique qui attend simplement d’être révélée.
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