La fin des abonnements Netflix et Prime nous a obligés à revoir notre façon de passer le temps. Au départ, c'était un peu comme se retrouver face à un vide. Plus d'épisodes à binge-watcher, plus de films à mettre en arrière-plan pendant qu'on fait autre chose. Mais en fait, ce vide, il avait une utilité qu'on avait oubliée : celle de nous reconnecter à des choses simples, voire essentielles.
On a commencé par ressortir les livres. Ces bouquins qui prenaient la poussière sur les étagères. L'odeur du papier, le poids du livre entre les mains, c'était presque un retour à l'essentiel. Et là, dans le silence, sans écran qui clignote ou notification qui saute, on se retrouve face à nous-mêmes. C'est fou comme la lecture peut te plonger dans ton propre imaginaire, comme si chaque mot devenait une clé pour entrer dans un monde qui ne demande qu'à être exploré. Lire, c'est pas juste suivre une histoire, c'est aussi une manière de se reconnecter à soi, de laisser son esprit vagabonder, de se perdre dans des univers qui n'existent que dans notre tête. Pas besoin de télé, pas besoin d’abonnement. Juste soi, le livre et un peu de tranquillité.
Et puis, on a redécouvert les jeux de société. Ces boîtes qu’on range souvent dans un coin parce qu’on n’a plus le temps, qu’on préfère un bon film rapide à une longue partie entre amis ou en famille. Mais là, avec cette nouvelle situation, on a bien dû faire quelque chose. Alors, on a dépoussiéré les pions, les cartes, et surtout, on s'est remis à parler, à rire, à échanger. Contrairement aux films, les jeux de société te forcent à être présent, à t'engager dans une interaction avec les autres. Il ne s'agit plus de simplement regarder, mais de participer, de communiquer. Et dans cette communication, il y a quelque chose de profond. On se retrouve autour d'une table, et peu importe le jeu, c’est surtout le lien qui se crée qui compte. Le plaisir de taquiner l’autre, de le voir tenter une stratégie, et parfois même de tricher un peu pour pimenter la partie.
Ce retour aux bases, c'est aussi un retour à des moments plus authentiques, plus humains. Quand on lit, on est seul avec ses pensées, son imagination. On se laisse guider par les mots, et, d'une certaine manière, on s'évade. Mais quand on joue, c'est tout l'inverse. On est ensemble, on communique, on échange des regards, des sourires, des petites piques. C'est comme si on avait besoin des deux : de ce temps pour soi, pour se retrouver dans le silence, et de ce temps pour être avec les autres, dans la convivialité.
En fin de compte, la fin de nos abonnements a été une belle opportunité. Une manière de réapprendre à apprécier ce qu'on avait sous les yeux depuis longtemps mais qu'on ne regardait plus vraiment. Les livres nous ont permis de renouer avec l'imaginaire, et les jeux de société nous ont ramenés à des moments de complicité. Qui aurait cru que c'était en coupant le flux continu des écrans qu'on retrouverait un tel équilibre ?
Alors, bien sûr, c'est pas une révolution. On ne va pas non plus devenir des moines coupés du monde moderne. Mais de temps en temps, c'est pas mal de se rappeler qu’il n’y a pas que le virtuel dans la vie. Qu'on peut très bien passer une soirée à tourner les pages d’un roman ou à s'amuser autour d'un plateau de jeu. Et que, souvent, ce sont ces moments-là qui laissent les plus beaux souvenirs.
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