Il y a des moments dans la vie où l’on se retrouve face à soi-même, nu, sans masque ni faux-semblant. Dans ces instants, le silence devient un miroir cruel, et nos pensées deviennent des vagues qui nous submergent. C’est étrange comme la solitude, parfois, peut être plus bruyante que le vacarme d’une foule. À cet instant précis, où je me retrouve seul, je sens chaque sensation, chaque souffle qui me traverse. Une partie de moi voudrait fuir, éviter cette rencontre avec l’intérieur. Mais je sais que c’est là, dans cet espace inconfortable, que se trouvent mes vérités.
Je ressens un poids sur ma poitrine, comme si quelque chose tirait de l'intérieur, me poussant à aller plus loin dans ce voyage vers l'inconnu, vers mes profondeurs. À chaque respiration, je me demande : "Qui suis-je vraiment ?" C’est une question qui paraît simple à la surface, mais qui devient un gouffre dès qu’on commence à l'explorer. Plus je plonge dans cette question, plus je me perds dans mes propres réponses. À un moment donné, j’ai cru que j’étais défini par ce que je faisais : artisan, thérapeute, créateur. Mais est-ce vraiment ça, mon essence ?
Il y a une part de moi qui doute, qui se demande si tout cela a un sens. Est-ce que je ne me mens pas parfois en cherchant des réponses à travers des actions extérieures ? Je ressens ce tiraillement entre ce que je pense être et ce que je veux réellement incarner. Les émotions montent, un mélange de peur et de curiosité. L’inconnu est terrifiant, surtout quand cet inconnu, c’est soi-même.
Ce qui revient souvent, c’est cette impression d’être en constant mouvement, comme si je n’étais jamais vraiment arrivé quelque part. J’ai cette sensation, ancrée en moi, que je ne suis jamais complet, que quelque chose manque toujours. C’est peut-être ça qui me pousse, cette quête infinie. Peut-être que je me suis trop souvent regardé à travers les yeux des autres, à travers ce que l’on attendait de moi. Et si je ne correspondais pas à ces attentes ? Cette pensée me traverse comme un éclair, et je la sens résonner dans tout mon corps.

Dans ces moments d’introspection, il y a une partie de moi qui lutte pour maintenir le contrôle. Mais il y a aussi cette envie de lâcher prise, de me laisser emporter par le courant de mes pensées, de mes émotions. Parce qu’au fond, je sais que ce n’est qu’en plongeant dans l’obscurité que je pourrai vraiment comprendre qui je suis. Ce n’est pas la lumière qui me révélera, mais cette obscurité que j’ai longtemps évitée. Mes ombres sont là, présentes, palpables. Et pour la première fois, je les regarde en face, sans détourner le regard.
Le doute, cet invité silencieux qui s’immisce à chaque tournant, me questionne encore. Suis-je sur la bonne voie ? Est-ce que mes choix sont justes ? Ces questions tournent dans ma tête, créant un brouillard mental, mais paradoxalement, je sens aussi une forme de clarté émerger. Ce n’est pas tant d’avoir les réponses qui importe, mais d'accepter que le chemin lui-même soit incertain. Peut-être que je ne trouverai jamais la réponse définitive à "qui je suis". Et peut-être que c’est ça, la beauté de la vie : ce mouvement constant, cette redéfinition perpétuelle de soi.
Je suis cet être en devenir, et c’est cette sensation qui m’habite à chaque instant. Ce mélange de peur et de puissance, de doute et de certitude. C’est là, dans cet équilibre fragile, que je me trouve. Et c’est peut-être ça, ma réponse du moment : je suis celui qui évolue, celui qui accepte de ne pas savoir et qui embrasse cette vulnérabilité.
Au fond, ce sont ces moments de doute qui me permettent de sentir la vie circuler à travers moi. Ils me rappellent que je suis vivant, que je ne suis pas figé. Peut-être qu’être soi, c’est simplement accepter de se perdre de temps en temps, pour mieux se retrouver. Parce qu’au final, ce n’est pas dans les certitudes que l’on grandit, mais dans les creux, les failles, et les profondeurs que l’on ose explorer.
Et toi, est-ce que tu oses plonger dans tes propres abîmes ? Parce que c’est là que tout commence, là que les vérités se révèlent.
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