Il y a dans chaque battement du tambour chamanique un appel, une invitation à plonger au cœur de soi-même. Ce n’est pas seulement un instrument, c’est un pont tendu entre les mondes visibles et invisibles, un lien entre l’âme et les forces mystérieuses de la nature. Quand on frappe sa peau tendue, ce n'est pas seulement le son qui résonne, mais tout un langage ancien, un murmure d’éternité qui remonte des profondeurs.
Créer un tambour, c'est un peu comme modeler un être vivant, lui donner naissance. Chaque détail, du choix de la peau au cadre qui soutient sa tension, jusqu'aux symboles ou motifs qui ornent sa surface, porte une intention. Pour moi, le tambour est un compagnon de voyage, une entité que je façonne, un cœur palpitant qui me relie aux forces de la terre, aux racines de mon être et aux esprits qui veillent.
En jouant du tambour, on se relie aux égrégores associés à cet instrument sacré, à tout ce qu’il porte depuis des siècles de cérémonies et de guérisons. C’est un lien vivant avec les hommes-médecines, les chamans et tous ceux qui ont consacré leur existence à ce chemin de guérison. On se connecte à leur savoir, à leur énergie, comme si chaque battement ouvrait une porte vers cette mémoire collective, ces énergies accumulées qui renforcent l’intention et l’effet du tambour.
Le son du tambour, quand il résonne en cercle ou en solitude, c’est une cadence qui déploie des ondes de guérison, qui fait vibrer chaque cellule de ceux qui l’entendent. Ce n’est pas une simple vibration sonore ; c’est une fréquence qui touche au corps énergétique, qui éveille des souvenirs, des mémoires enfouies, des visions qui nous guident. En travaillant avec le tambour, le processus de guérison s’accélère, se déploie, offrant des libérations plus profondes et des connexions plus claires avec notre essence.
Dans mon atelier, chaque tambour devient unique, imprégné de l’énergie de celui ou celle qui le manie et des symboles qui y sont gravés. Il devient alors le reflet d’une histoire, d’un parcours, et peut-être même d’une mission. Parfois, il symbolise des animaux totems, d’autres fois, il raconte des rêves ou révèle des ombres et lumières que nous portons en nous. Le tambour, pour moi, est ce tisseur de réalités, un architecte d’un autre monde qui nous relie, ici et maintenant, à quelque chose de bien plus vaste.
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