Il y a eu des moments dans cette relation où je me suis retrouvé face à des choix difficiles, des choix profonds, des choix qui demandaient toute mon énergie, toute ma réflexion. Ces moments où la décision de partir ou de rester pesait tellement lourd que chaque réflexion devenait un véritable combat intérieur. Je me posais là, seul, face à moi-même, et je me demandais ce qui était le mieux, non seulement pour moi, mais aussi pour elle, pour nous, pour ce lien qui nous unissait. Et à chaque fois, il y avait cette illusion, ce voile sur ce que je percevais du futur de notre relation, comme un mirage d'espoir qui m'aveuglait. Peut-être qu'un jour… peut-être qu'un jour les choses changeraient, s’amélioreraient. Et cet espoir, cette lueur me retenait.
Il y avait aussi cette envie de ne pas reproduire ce que j'avais fait dans le passé, ce que tant d'autres font. Ne pas fuir, ne pas claquer la porte, ne pas partir sans un mot, et surtout ne pas me laisser tenter par l'idée facile de remplacer une histoire par une autre. Pas question d'aller défiler un catalogue de Tinder, de me dire que je trouverai bien une autre femme, une autre histoire. Non, ce n'était pas ça que je voulais. Je ne voulais pas cette facilité, cette fuite. Et pourtant, quand ça partait dans l’obscurité, quand cette violence s’immisçait entre nous, il y avait toujours cette question au fond de moi : qu’est-ce que je fais ? Est-ce que je continue ? Comment est-ce que je réagis face à cette violence qui monte, qui s’intensifie ? Je sais que c’était aussi dur pour elle, qu’elle se posait sûrement les mêmes questions dans l’autre sens. Mais au final, le choix me revenait toujours, comme un poids sur mes épaules.
Souvent, je me disais que je ne voulais plus vivre ça. J’avais déjà traversé des relations difficiles, mais pas à ce niveau de violence, pas avec cette intensité. Et là, je me retrouvais encore une fois face au même schéma, cette répétition qui devenait presque insupportable. Pourquoi je devais revivre ça, encore et encore ? Pourquoi, à chaque relation, à chaque étape de ma vie, ce genre de situation revenait ? Et pourquoi, cette fois, c’était encore plus fort, plus intense, plus violent que tout ce que j’avais connu ? C’était comme si plus je refusais cette obscurité, plus elle me poursuivait, plus elle s’acharnait à me confronter à elle.
Les choix étaient durs, vraiment durs. C’était comme marcher sur un fil, entre l’ombre et la lumière, sans jamais savoir de quel côté j’allais basculer. Mais à chaque fois, je me retrouvais à faire le premier pas. C’était moi qui revenais, moi qui essayais de recoller les morceaux, de réparer ce qui avait été brisé. C’était un travail de patience, un exercice d’humilité, de devoir comprendre que cette violence, ces mots durs, cette colère, n’étaient pas vraiment dirigés contre moi. Elle revivait ses propres traumas, ses propres blessures, et moi, j’étais simplement là, au mauvais moment, au mauvais endroit. J’étais celui qui recevait, parce que j’étais le seul à être là, mais au fond, ce n’était pas moi qui étais visé.
Avec le temps, j’ai compris que ses mots, ses actes, c’était surtout elle qui les dirigeait contre elle-même, contre son passé, ses douleurs non résolues. Mais en étant là, en étant le miroir, je ne pouvais m’empêcher de prendre tout ça de plein fouet. Et quelque part, c’était aussi mon propre miroir. Parce que ces situations résonnaient en moi, elles faisaient écho à mes propres blessures, à mes propres parts d’ombre. J’étais autant son miroir qu’elle était le mien. On se reflétait mutuellement nos zones d’obscurité, nos parts blessées, nos traumas enfouis. C’était ça, notre lien. Pas seulement l’amour, pas seulement la lumière. C’était aussi cette plongée dans l’ombre, cette confrontation avec nos démons respectifs.
Finalement, ce chemin que j’ai emprunté avec elle était jonché de ces choix impossibles, de ces décisions qui, à chaque fois, semblaient plus dures que la précédente. Mais à chaque fois, je restais, je faisais face, et j’essayais de comprendre. Parce que malgré tout, ce lien avait un sens. Malgré la douleur, malgré l’obscurité, il y avait toujours cette petite lumière, ce quelque chose qui me retenait, qui me poussait à ne pas abandonner.
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