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L’Art de Ne Rien Faire : Être à la Maison, Entre Rébellion et Sérénité

Photo du rédacteur: Pascal IvanezPascal Ivanez

Rester chez soi, sans chercher à "faire" pour le monde extérieur, c’est presque un acte de résistance. Un peu comme si on levait un bouclier contre la frénésie de la société qui exige toujours plus d’activité, de productivité, de résultats. Alors, on s’accorde le luxe de lire, de jouer aux jeux vidéo, de se plonger dans des séries. Rien de "grandiose", rien de "concret" diront certains, et pourtant, c’est là que réside toute la subtilité : cette tranquillité devient un voyage intérieur.


Dans ce cocon, on devient le gardien de son propre monde, un explorateur silencieux. Lire, c'est entrer dans l'esprit de l'auteur, c'est plonger dans des milliers de pensées, de vies, de destins. Chaque livre nous dépose dans des contrées nouvelles, bien au-delà des murs de la maison. Dans les jeux vidéo, il y a cette immersion totale, ce monde où les règles sont claires, où chaque action a un sens, un but précis. Et dans les séries, c’est un peu pareil, on vit mille vies sans bouger. On découvre des histoires, des existences qui nous échappent peut-être dans la vie de tous les jours, mais qui nous font vibrer devant l’écran.


En fait, rester chez soi, c’est aussi cultiver son silence intérieur, son espace personnel, en prendre soin. C’est comme un jardin qu’on entretient en secret. On ne fait pas pousser des fruits pour nourrir le monde ; on fait pousser des fleurs pour soi, pour son propre regard. Dans une société qui juge souvent la valeur d’une journée en fonction de sa productivité, cette manière d'être semble étrange, presque provocante. Et pourtant, c’est vital, ce temps pour soi, cette bulle où l’on décide que, pour une fois, on n’a rien à prouver à personne.



Certains appellent ça de la paresse, mais ça va bien au-delà. C’est l’art de savourer, de ne pas se presser, de s'autoriser à traîner sans culpabilité. Parce qu'en réalité, c’est là qu’on apprend à se connaître, à explorer des coins de nous-mêmes que l’agitation quotidienne écrase parfois sans pitié. Ce "ne rien faire" n’est pas vide ; il est au contraire rempli de toutes ces petites découvertes silencieuses, de pensées qui n’auraient jamais eu l’espace d’émerger dans le brouhaha du monde extérieur.


Et puis, il y a cette dose de rébellion douce. Choisir de rester chez soi, de ralentir quand tout autour de nous crie "plus vite", c'est comme dire non à cette dictature du toujours-plus. C'est une manière de reprendre son pouvoir, de choisir son rythme. D'oser dire que non, aujourd’hui, on n’a rien à prouver. Qu'on se contente de vivre, de sentir, de goûter la vie sans en faire un spectacle pour les autres.


Alors, la prochaine fois qu’on te dira que tu "perds ton temps", souviens-toi de cette beauté discrète du rien faire. De ce temps que tu investis dans l’exploration de mondes intérieurs, dans cette liberté d'être simplement toi, sans pression. Parce qu'au fond, ne rien faire, c'est peut-être une des plus grandes aventures qu’il nous reste. Une exploration qui nous apprend plus sur nous-mêmes que n'importe quelle course contre la montre.

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