C'est comme une danse, cette question de l’équilibre entre être à deux et être seul. Parfois, je me demande si on peut vraiment tout faire ensemble, ou si c’est juste une idée romantique qu’on se raconte pour éviter de se confronter à la solitude. Quand on est constamment avec l’autre, la frontière entre soi et l’autre devient floue. Et cette proximité, pour certains, ça peut être suffocant, presque comme si tu perdais une partie de toi-même. Je le comprends, et parfois, je le ressens aussi.
Il y a des jours où, même si j’aime profondément cette connexion à deux, un doute s’invite. Et si on finissait par se noyer l’un dans l’autre, oubliant qui nous sommes vraiment ? Ces moments où je sens le besoin de respirer seul, de retrouver un espace rien qu’à moi, ils m’interrogent. Est-ce égoïste de vouloir ça ? Ce questionnement revient souvent dans mon esprit, comme un murmure persistant.
Et pourtant, il y a cette autre partie de moi, celle qui trouve ça tellement beau de pouvoir tout partager, de vivre à deux comme une sorte de symbiose. Une autre dimension s’ouvre quand tu fais tout ensemble. Comme si, en étant toujours deux, les moments simples de la vie devenaient plus intenses, plus riches. Je ne me sens pas contraint par ça, au contraire, je ressens une liberté à travers cette union. C'est là que je me dis : peut-être que l'essentiel est d'accepter cette tension entre les deux besoins, celui de l’autre et celui de soi.
Il y a ces instants où l'on fait quelque chose ensemble, et où je me perds dans le moment, oubliant les doutes, les pensées parasites. Tout est léger, tout semble parfait. Mais parfois, dans ces mêmes moments, une petite voix me souffle : "Et si tu avais besoin de plus de toi, plus de solitude ?" C’est comme marcher sur une ligne fine, où l’on oscille entre l’envie de fusionner et le besoin de se retrouver. Ce que je ressens, c’est ce balancement constant, une sorte de valse entre ces deux pôles.
Et puis, il y a la peur. La peur que si on fait tout ensemble, on finisse par se lasser, par ne plus voir l’autre comme un être à part entière. La peur que cette proximité devienne une prison. Mais cette peur, je crois qu’elle vient de notre incapacité à accepter pleinement l’autre, à croire qu’il peut exister à nos côtés sans nécessairement nous envahir. Peut-être que le vrai défi, c’est de trouver comment être libre tout en étant à deux.
Quand j’y pense profondément, je me rends compte que ce n’est pas tant une question de tout faire ensemble ou de tout faire séparément, mais de trouver une manière d’être soi, même dans la relation. De rester ancré dans qui on est, tout en accueillant l’autre. Ce cheminement intérieur, il n’est pas facile. Il y a des moments où je me demande si je ne devrais pas plus m’isoler, et d’autres où je suis convaincu que tout vivre à deux est la clé d’une relation profonde.
C’est peut-être ça, la vraie leçon : apprendre à danser entre ces deux mondes, accepter les moments de doute, les interrogations, et trouver l’équilibre. Parce qu’au fond, ce qui compte, ce n’est pas de tout faire ensemble ou séparément, mais de se sentir en phase avec soi-même et avec l’autre, à chaque instant.
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