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Photo du rédacteurPascal Ivanez

Jusqu'où faut-il subir avant d'agir ?

Dans la vie, on se retrouve souvent face à ce choix : agir ou ne pas agir, subir ou refuser de subir. C’est un dilemme bien plus complexe qu’il n’y paraît, car il ne s’agit pas simplement de passer à l’action ou de rester immobile. Il y a tout un monde d’interrogations, de peurs, de valeurs et de désirs qui se cachent derrière ce choix.


On pourrait se dire qu’on décidera d’agir lorsque la situation deviendra insupportable. Mais combien de fois reste-t-on planté là, à endurer, même lorsque tout en nous crie « assez » ? Pourquoi cette résistance à agir, à poser des limites ou à refuser de se laisser faire ? Peut-être parce qu’agir, c’est faire face à soi-même, à ses zones d’ombres, à ce qu’on évite depuis longtemps. Agir demande une honnêteté envers soi-même qui peut faire peur, car il faut accepter de voir ce qui ne va pas, de reconnaître ce qu’on refuse de vivre.


La décision d’agir ou de ne pas agir, en fait, se joue à ce moment où l’on prend conscience de son propre pouvoir. Tant qu’on ne voit pas ce pouvoir-là, tant qu’on ne reconnaît pas notre capacité à dire non, à changer les choses, on reste prisonnier, un peu comme si on était sous l’emprise d’une force invisible. Subir devient alors notre « zone de confort » : une zone inconfortable, mais familière, qui ne nous oblige pas à aller au bout de nous-même.



Mais vient un jour – chacun à son rythme, chacun selon son propre chemin – où cette situation devient trop lourde, trop incohérente avec ce que l’on est vraiment. C’est ce moment où la frustration grandit, où les injustices se répètent, où un appel intérieur commence à vibrer plus fort que la peur d’agir. Là, au creux de soi, une petite voix chuchote que nous avons le droit d’être autre chose qu’un témoin passif de notre vie.


C’est un déclic, parfois discret, parfois explosif, où l’on comprend que se laisser faire, c’est aussi se trahir soi-même. Subir devient alors une trahison envers cette part de nous qui aspire à vivre pleinement, à s’affirmer, à être respectée. Dans cet instant, l’action prend une dimension nouvelle : elle n’est plus juste un mouvement physique ou un changement extérieur ; elle devient un acte de respect envers nous-même, une affirmation de ce que l’on veut, de ce que l’on accepte et de ce que l’on refuse.


Alors, jusqu’à quel moment décide-t-on d’agir ? Peut-être lorsque l’on sent que continuer de subir serait comme renoncer à une part de soi, comme si l’on perdait un peu de son intégrité. Peut-être lorsque l’on reconnaît enfin la force en soi pour faire face. Parfois, il suffit de s’autoriser à écouter ce qui remue en nous, à observer nos doutes, nos peurs, et à se dire : « Oui, c’est le moment. »


Agir ou ne pas agir, c’est finalement une affaire de connexion avec soi-même, une question de reconnaissance de ce qui nous habite. Et agir peut être aussi simple que poser une limite, dire un « non » ferme et ancré. D’autres fois, l’action prendra la forme d’un lâcher-prise, d’une décision d’arrêter de lutter et de se laisser guider par autre chose. À chacun de décider jusqu’où aller, et surtout, quand reprendre le pouvoir sur sa vie.

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