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Photo du rédacteurPascal Ivanez

Entre Ombre et Lumière : L'Alchimie d'un Mariage

Une semaine avant de dire « oui », tout aurait pu basculer. Je me souviens de cette semaine et demie avant le grand jour, cette période où l’air était déjà chargé, où les disputes se faisaient plus intenses, où chaque mot pouvait déclencher une tempête. Ce soir-là, l’atmosphère était lourde, oppressante, comme si tout ce qu’on avait construit s’effritait sous nos pieds. Et puis, il y a eu ce moment où l’alcool, fidèle allié de nos dérapages, est venu tout désinhiber, laissant surgir les blessures mal refermées.


Je me revois, assis là, le cœur battant, me demandant si c’était encore possible de recoller les morceaux. Les mots volaient, acides, tranchants. Chaque phrase semblait être un pas de plus vers l’abîme. Et puis, ce coup. Le choc, aussi rapide qu’imprévu. Cette bague, symbole d’une union à venir, qui est venue heurter mon visage. Je n’ai pas senti la douleur tout de suite. Ce n’est pas la douleur physique qui m’a frappé le plus fort. C’était ce moment suspendu, cette fraction de seconde où tu te demandes si tout ça en vaut encore la peine. Mon œil, déjà enflé, battait au rythme de mes doutes. Est-ce un présage ? Un avertissement de l’univers ? Comment en sommes-nous arrivés là, si proches de tout abandonner, alors qu’on était à quelques jours de s’unir à jamais ?


Tout ça aurait pu être la fin. Ce coup-là aurait pu être celui qui nous sépare pour de bon. Mais non. Il y avait encore cette force, cette attraction qui nous tenait. L’envie, malgré les dérapages, de se lier, de faire le pas vers quelque chose de plus grand. Était-ce de l’amour, de la folie, ou simplement une illusion dans laquelle on voulait encore croire ? Peut-être un mélange des trois, une danse entre l’ombre et la lumière. Et c’est ça qui me fascine, même aujourd’hui.


Le jour du mariage est arrivé. Famille, amis, sourires sur les visages, l’énergie dans l’air, comme une promesse que tout peut être beau, que tout peut changer. On avait organisé des rituels, des moments de partage spirituel, des gestes qui devaient symboliser notre union non seulement dans ce monde, mais dans d'autres dimensions. C’était beau, vraiment. C’était fort, vibrant, comme si quelque chose de plus grand nous portait tous. Mais derrière cette lumière, l’ombre n’était jamais bien loin.



Parce que oui, il y a eu du débordement. Ce mariage, comme cette relation, était une alchimie fragile. On voulait croire que ce jour allait purifier, réparer, tout effacer. Mais les tensions enfouies, la toxicité sous-jacente ont refait surface. Ce qui aurait dû être un moment de grâce a rapidement viré au chaos. L’énergie était tellement intense, tellement brute, qu’elle a éclaté dans tous les sens. Des larmes, des éclats de voix, des non-dits qui crevaient la surface.


C’est là toute l’ironie. Ce jour qui devait être le sommet de notre amour, notre lien sacré, s’est transformé en reflet de nos contradictions. On oscillait entre des moments de lumière pure, où tout semblait possible, et des plongeons dans l’obscurité, où le doute et la douleur reprenaient leurs droits. Comme cet œil au beurre noir qui n’avait pas encore guéri.


Mais malgré tout, il y avait ce quelque chose. Cette connexion viscérale qui nous dépassait, qui nous portait au-delà du visible. Peut-être qu’on s’est mariés pour ça. Pour chercher cette alchimie impossible entre nos parts d’ombre et de lumière. Pour essayer de se trouver dans le chaos. Peut-être que c’est ça, le but de tout. Pas de vivre un amour parfait, mais d’accepter les tempêtes, de savoir qu’il y aura toujours des éclats, des blessures, des moments où tout semble s’effondrer.


Et au final, ce mariage, il était à l’image de nous deux. Incomplet, toxique, magnifique. Un jour de rituels, d’amour, de violence, d’émotions brutes. On s’est mariés avec nos cicatrices bien visibles, avec nos parts sombres et cette lumière qui résistait malgré tout. Et peut-être que c’était ça, la vraie magie de ce jour. Traverser ensemble cette obscurité, tout en sachant que la lumière ne disparaîtra jamais vraiment.



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