Notre histoire, commence comme une légende, quelque chose d’irréel, d’extraordinaire. Notre rencontre, c’était une explosion d’énergie, une reconnexion aux mondes qu’on ne fait qu’imaginer dans les récits mystiques, spirituels. Il n’y avait pas de hasard. Dès le début, on a su que c’était différent, qu’on touchait à quelque chose de plus grand que nous. Ensemble, on a gravi des sommets énergétiques, on s’est retrouvés presque au seuil de ce que certains appelleraient "le pouvoir divin". C’était une ascension folle, éblouissante, remplie de puissance et d'amour. On flottait, complètement détachés de la matière, en dehors du temps et de l’espace. Mais c’est justement là que le défi a commencé.
Quand on est redescendu dans la matière, dans le quotidien, ça a été brutal. Comme si les mondes invisibles refusaient de nous lâcher. Reconnecter à cette réalité physique a pris du temps, des mois même, peut-être une année complète. C’était comme marcher dans la brume, avancer à tâtons sans vraiment comprendre où on allait. La matière nous paraissait lourde, rigide, et chaque pas était un effort. Même aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’on soit vraiment revenus, pas complètement du moins. Mais malgré cette lutte pour retrouver nos pieds sur terre, il y avait cette beauté entre nous, cet amour indéniable, cette alchimie qui donnait du sens à tout.
On a commencé à créer ensemble, à bâtir quelque chose de grand. On a voyagé à travers le pays, main dans la main, pour développer nos formations, des méthodes qui alliaient spiritualité et guérison. On a formé des dizaines, peut-être des centaines de personnes. C’était un temps de découvertes, de rituels, de magie partagée, où on touchait presque l’invisible du bout des doigts. On a vécu des expériences paranormales qui dépassent l’entendement. Ensemble, on a exploré des chemins spirituels et énergétiques qu’on n’imaginait même pas exister. C’était merveilleux, presque irréel.
Mais dans cette montée vertigineuse, les ombres sont venues. Parce qu’avec la lumière, il y a toujours l’ombre, et les traumas ont commencé à ressurgir. Nos blessures enfouies, les mémoires profondes, les schémas qui dormaient en nous, tout a commencé à remonter à la surface. Nos miroirs, à l’un et à l’autre, sont devenus des outils douloureux. Flammes jumelles ? Peut-être, mais sans jamais vouloir entrer dans ce jeu. Nous avions quelque chose de plus particulier, un contrat spécial, plus subtil, mais tout aussi intense. On s’est confrontés l’un à l’autre, à ce que chacun portait au plus profond de soi. Et là, c’est devenu plus sombre.
Les disputes ont commencé. Violentes, parfois. Les mots dits avec dureté, avec colère. On s’est fait mal, volontairement ou pas, mais le résultat était le même. Les blessures de l’un faisaient écho aux blessures de l’autre, et ça devenait un cercle vicieux. Il y avait du déni, beaucoup de déni. Chacun a eu sa part de responsabilité dans cette dégradation progressive de ce qui était, au début, une si belle histoire. Cette passion flamboyante s’est transformée en quelque chose de toxique, d’épuisant. Les mots blessants, les silences lourds, les désaccords constants… tout cela a creusé un fossé entre nous. On est passés de la lumière pure à une obscurité oppressante.

Mais au fond, peut-être que c’était notre chemin. Peut-être qu’on devait vivre cette chute, ce parcours de montagnes russes émotionnelles, pour apprendre, pour évoluer. Peut-être que cette destruction faisait partie de notre contrat, de ce qu’on devait expérimenter ensemble. Cette relation, aussi douloureuse qu’elle soit devenue, a été un terreau fertile pour l’évolution. On a appris sur nous, sur l’autre, sur la vie. L’amour n’est pas toujours suffisant pour éviter la souffrance, mais parfois, c’est précisément dans la souffrance que l’on trouve les plus grandes leçons.
On a traversé des moments d’une obscurité profonde, c’est vrai. Mais il y avait aussi des éclairs de lumière, des moments où tout semblait redevenir possible. Ces instants où, malgré tout, malgré les disputes et les blessures, il y avait encore cette étincelle, ce souvenir de ce que nous avions été au début, de ce que nous avions touché ensemble, au-delà de ce monde.
Aujourd’hui, je regarde en arrière avec un mélange de tristesse et de reconnaissance. Tristesse pour ce qui s’est perdu, pour ce que nous n’avons pas su préserver. Reconnaissance pour tout ce que cette relation m’a apporté, tout ce qu’elle m’a permis de comprendre sur moi-même, sur les autres, sur la vie. Peut-être qu’elle était vouée à s’effondrer, peut-être que c’était le but depuis le début. Mais même dans cet effondrement, il y a quelque chose de beau, de grand.
En fin de compte, c’est une histoire de lumière et d’ombre, de montée et de descente, de beauté et de douleur. Une histoire humaine, profondément humaine, où le spirituel et le matériel se sont entremêlés, parfois de manière harmonieuse, parfois de manière chaotique. Une histoire qui, malgré tout, a laissé une empreinte indélébile sur nos âmes.
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