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Photo du rédacteurPascal Ivanez

Dans la tempête, une renaissance

Il y a des moments dans une relation où tout semble se brouiller, où ce qui était clair devient flou, où les paroles échangées ne trouvent plus d’écho. Je me retrouve face à elle, enfermée dans un cercle dont elle seule détient les clés. C’est comme si tout ce qui se passe dans sa tête était un chaos sans nom, un mélange de souvenirs, de peurs et de douleurs non résolues. Son ego l’enveloppe, la protège, mais en même temps l’isole. Elle s’imagine des choses, peut-être des fantômes du passé qui viennent hanter ses jours présents. Et moi, je deviens l’obstacle, celui qui l’empêche de respirer, de vivre, de trouver sa liberté.


Je le ressens dans chaque regard, dans chaque mot non dit. Elle est en survie, totalement focalisée sur cette idée de fuir, de se libérer de ce qu’elle pense être sa prison. Son corps hurle à l’intérieur, un appel au secours qu’elle ne peut ignorer. Elle a l’impression que tout va se retourner contre elle, que tout ce qu’elle a infligé à son propre corps finira par la détruire. Et je suis là, à côté, impuissant, dans l’impossibilité de la rejoindre dans cette tempête. Elle se débat, elle lutte contre elle-même, et je deviens l’ennemi à ses yeux, celui qui l’empêche d’atteindre cette liberté qu’elle rêve d’attraper.


À cet instant précis, j’ai tendu la main. Une simple main, une tentative de montrer que je suis là, que je peux l’accompagner. Mais elle n’a pas pu, ou n’a pas voulu la voir pour ce qu’elle était : un geste de bienveillance. Parce que dans son monde, ce geste est vu comme une entrave, un rappel que je fais partie du problème. Alors, j’ai compris que je ne pouvais plus continuer à m’oublier dans cette relation, que je devais me retrouver, moi. Devenir ma priorité, tout comme elle l’a fait pour elle. Parce qu’au fond, chacun suit sa propre voie, chacun fait ses choix en fonction de ses expériences, de ses croyances, de ses perceptions.


Et même si nos vérités sont différentes, elles sont toutes deux valides. C’est le jeu de l’ombre et de la lumière, cette danse perpétuelle entre ce qui nous éclaire et ce qui nous obscurcit. Je me pose alors cette question : qui suis-je, aujourd’hui ? Dans ce moment précis, avec ce chaos autour de moi, qui suis-je devenu ?



C’est en prenant du recul que je réalise quelque chose d’inattendu. Malgré la douleur, malgré l’inconfort, il y a une sorte de beauté dans ce processus. C’est comme si cette situation, aussi difficile soit-elle, était une clé pour son évolution, mais aussi pour la mienne. Parce qu’évoluer, comprendre, ça ne se fait jamais dans le confort. Chaque étape, chaque prise de conscience, est le fruit d’un passage douloureux, inconfortable. Et je choisis de l’accueillir, de ne pas le repousser. Parce que je sais que c’est là que se trouve la croissance.


Je l’intègre, je le fais mien, et je continue d’avancer. Je lui dis merci, à elle, pour ce qu’elle m’a montré de moi-même. Et même si cela a laissé des traces, des blessures, je sais que je vais les soigner, les comprendre, les réparer. Ça prendra peut-être du temps, ou peut-être pas. Mais ce qui est sûr, c’est que je continue de tracer mon chemin, celui qui mène à moi, à ma renaissance après cette tempête.


C’est étrange de se dire que cette relation, cette danse entre l’ombre et la lumière, m’a permis de voir tant de choses. Sur elle, sur moi, sur nous. Il y a eu des hauts, des bas, des moments où tout semblait s’écrouler, et d’autres où la lumière perçait à travers les nuages. C’est ça, le mouvement, le flux et le reflux de la vie. Et je suis prêt à l’accepter, à l’intégrer, à avancer. Parce qu’au fond, c’est ça, vivre pleinement : accepter la danse, même quand elle est inconfortable, même quand elle fait mal.


Et toi, dans ton propre chemin, es-tu prêt à accueillir cette danse ?

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